
Luc SEMAL

Bâtiment 135
43 rue Buffon
75005 Paris
Responsable de l'équipe "Politiques publiques, action collective et biodiversité" (Pac-biodiv).
Ecologie et politique (MNHN, M1 "Sociétés et biodiversité"). Avec Catherine Aubertin et Nadia Belaïdi. Cet enseignement propose aux étudiants des repères et des grilles de lecture pour observer et analyser les relations entre écologie et politique. Elle revient sur la cristallisation et la structuration de l’écologie politique (1945-1972), et sur les tendances et théories contradictoires qui l’agitent depuis bientôt un demi-siècle (1972-2018). La première semaine de l’UE emprunte à la science politique pour saisir ce phénomène dans sa complexité, en mobilisant notamment l’histoire des idées, la sociologie des mobilisations et des partis politiques, et la sociologie de l’action publique. La seconde semaine est davantage centrée sur les approches globales et leurs conséquences pour les acteurs locaux.
Fonctionnement des socio-écosystèmes (M1 & M2, MNHN). Avec Anne-Caroline Prévot et Denis Couvet. Outre la préservation des espèces menacées et la restauration des espaces, les enjeux globaux de conservation réclament aujourd’hui d’apprendre à mieux concilier activités humaines et biodiversité. La notion de socio-écosystème aide à aller en ce sens, en mettant l’accent sur l’intérêt de penser conjointement les enjeux écologiques et sociaux. L’UE propose des outils d’analyse du fonctionnement des socio-écosystèmes, à partir d’approches interdisciplinaires issues de la biologie de la conservation, de la psychologie de la conservation, des sciences politiques et de l’économie écologique. Ces approches complémentaires nous aideront à questionner l’ampleur des changements sociaux nécessaires pour conserver la biodiversité, en accordant une attention particulière au problème des limites à la croissance.
Introduction aux humanités environnementales (MNHN & EHESS, M1 & M2). Avec Elise Demeulenaere et Wolf Feuerhahn. Cet enseignement vise à fournir une introduction générale aux travaux des sciences humaines et sociales sur l’environnement, en offrant un panorama des questions posées par la recherche sur les rapports entre nature et société. Pour cela, le module comporte une séance sur les principales catégories utilisées par les sciences humaines et sociales pour désigner l’objet dont on parle (environnement, nature, milieu, etc.). Puis les séances suivantes sont consacrées à différentes approches disciplinaires de l’environnement : histoire, anthropologie, sciences politiques, géographie, philosophie, économie, sociologie. Chacune de ces disciplines a vu se développer, le plus souvent à sa marge, un champ de recherche spécialisé dans l’étude des interfaces des sociétés avec leur milieu. Ce découpage disciplinaire se justifie par le fait que l’unification de ces champs au sein de ce qui émerge sous le nom d’« humanités environnementales » est loin d’être aboutie. Le module permet aux étudiants d'acquérir ou d'approfondir une culture générale sur les humanités environnementales (histoire intellectuelle, auteurs majeurs, controverses savantes).
Théorie politique environnementale (Sciences po Lille, M1 "Action publique et gestion des biens communs"). Avec Mathilde Szuba. Depuis le début des années 1990, le courant de la green political theory analyse les enjeux moraux, politiques et institutionnels soulevés par l’irruption et l’accélération de la « crise » écologique globale. Son ambition est double : premièrement, analyser l’originalité de la pensée écologiste dans le paysage des grandes familles idéologiques modernes, à travers notamment la question des limites écologiques à la croissance ou celle de la valeur intrinsèque de la nature ; deuxièmement, analyser ce que la crise écologique change, ou pourrait changer, ou devrait changer à nos manières de penser et de pratiquer la démocratie. On se demandera ainsi comment le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité ou la crise de l’énergie peuvent nous amener à questionner quelques grands concepts de la théorie politique : la sécurité, la souveraineté, l’État, la citoyenneté, etc. Ce cours constitue une première introduction à ce courant théorique, avec pour fil rouge la question des limites à la croissance et ses implications politiques. Comment la question des limites a-t-elle été introduite et controversée dans le champ politique depuis les années 1970 ? Pourquoi et comment le réchauffement climatique, la crise de la biodiversité et la question énergétique constituent-ils des problèmes qui se posent en termes de limites ? Et la notion d’effondrement est-elle pertinente pour penser les conséquences du dépassement des limites ?
Théories et politiques de la décroissance (Sciences po Paris, M1 & M2). Avec Agnès Sinaï. Ce module propose une approche historique, théorique et critique de la notion politique de décroissance. Originellement formulée et théorisée dans les années 1970, la notion de décroissance est devenue un objet politique du fait de l'échec persistant de l'économie, du politique et du développement durable à inverser les tendances lourdes de la crise écologique, tant sur le plan environnemental que sur le plan social. Ses racines théoriques plus anciennes ont permis la construction d'un système de pensée cohérent, avec ses valeurs et son vocabulaire. Face à l'emballement des crises mondiales, la décroissance acquiert aujourd'hui une dimension prospective qui questionne l'avenir de sociétés industrialisées de plus en plus contraintes à reconsidérer leurs espoirs de développement illimité, tout en esquissant des propositions d'alternatives faites de résilience, de relocalisation, d'autonomisation et de sobriété.