Ajoutée aux habituelles inégalités socio-spatiales la contrainte d’un périmètre spatial et temporel restreint à 1 kilomètre et à 1 heure autour de chez soi bouscule notre rapport à l’espace du quotidien et à l’environnement (vivant et inerte). Confinés, nos besoins associés à la nature se sont montrés plus évidents. 

 

 

Ajoutée aux habituelles inégalités socio-spatiales la contrainte d’un périmètre spatial et temporel restreint à 1 kilomètre et à 1 heure autour de chez soi bouscule notre rapport à l’espace du quotidien et à l’environnement (vivant et inerte). Confinés, nos besoins associés à la nature se sont montrés plus évidents. 

Pour ces besoins culturels et psychologiques, l’imaginaire devient une ressource incommensurable de connexion à la nature. Il est parfois stimulé par le souvenir des espaces de nature ou de la sensibilité environnementale qui animait notre quotidien avant le confinement (voir la carte de Pablo Crubézy ci-dessous) ; ou bien nourrit d’expériences positives ou négatives que nous offrent les médias audiovisuels, qui restent une des rares fenêtres d’exotisme.

En termes de fonctionnement des écosystèmes, on s’aperçoit de notre potentiel à dérégler les processus écologiques. Avec une activité anthropique réduite, les écosystèmes peuvent  mieux se réguler et nous observons une meilleure qualité de l’air et l’épuration des fleuves urbains par exemple.

Par ailleurs, la nature ordinaire dont nous tirons les ressources qui nous permettent de vivre revêt un tout autre intérêt, comme l’illustre le journal de Suzy Pensuet (ci-dessous) qui évoque l’approvisionnement et la consommation alimentaire. 

La dépendance des espaces urbains aux lieux de production de ces ressources s’est (re)fait sentir pendant le confinement. Ajoutée aux conditions de vie inédites, cela a pu modifier notre compréhension des réseaux d’approvisionnement, nos manières de faire les courses, de varier les repas (que nous prenons du temps à confectionner) ou permis (enfin) de mettre en application la faveur donnée à la vente directe ou à l’agriculture biologique.

Cette attention renouvelée envers les services écosystémiques que nous tirons de la nature sera t-elle  pérenne après le déconfinement ?

 

Transect sensible du quart nord-est parisien

Inspiré du poème de J. du Bellay, le chemin retracé les yeux fermés entre un appartement étudiant de la Porte des Lilas au domicile familial du IIIè arrondissement parisien.

Réalisation : Pablo Crubézy, étudiant du Master 1 Société et Biodiversité du MNHN, avril 2020.

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Crédits
Dans la cuisine d’une confinée
Auto-analyse de l’alimentation (approvisionnement, élaboration, consommation) d’un ménage pendant une semaine de confinement
Réalisation : Suzy Pensuet, étudiante du Master 2 Société et Biodiversité du MNHN, avril 2020.

 

 

Publié le : 27/07/2020 10:16 - Mis à jour le : 27/07/2020 10:21