La crise en cours renforce les questionnements concernant le fonctionnement des modèles agro-alimentaires existants. Elle souligne notamment de forts enjeux de distribution alimentaire (inégalités d’accès aux ressources, essor des circuits courts dans certains territoires) mais aussi de production (dépendance des productions spécialisées – fraises, asperges – à une main d’oeuvre étrangère). A l’échelle des structures agricoles, on peut se demander si la crise ravive ou transforme les questionnements des agriculteurs sur leurs pratiques et sur leur insertion dans un système agro-alimentaire mondialisé.

 

Le contexte actuel souligne en effet l’urgence de la constitution de collectifs fondés sur la coopération entre les associations d’êtres qui les composent, non-humains inclus. Des travaux conduits à partir du cadre théorique du care, éthique du soin et de la sollicitude, contribuent à penser les conditions de possibilité de modes de production conciliant enjeux productifs et conservation de la biodiversité, via la mise en place de pratiques agricoles favorisant la coopération entre les agriculteurs et la nature, et les interactions entre espèces sur les exploitations (thèse de Margaux Alarcon). En outre, agronomie moderne à visée industrielle, numérisation et robotisation, techniques agroécologiques et microfermes permaculturelles constituent des exemples de différentes trajectoires agronomiques possibles. Plusieurs travaux visent à les caractériser et à étudier leur rapport au vivant pour comprendre comment nos modèles agricoles actuels se transforment (thèse de Olivier Billaud).

 

 

Publié le : 02/06/2020 10:30 - Mis à jour le : 06/06/2020 09:08