Ajoutée aux habituelles inégalités socio-spatiales la contrainte d’un périmètre spatial et temporel restreint à 1 kilomètre et à 1 heure autour de chez soi bouscule notre rapport à l’espace du quotidien. Ce rapport est intrinsèquement lié à l’environnement (vivant et inerte), et en particulier aux services que l’on tire habituellement machinalement de la nature.
Confinés, l’imaginaire devient une ressource incommensurable de connexion à la nature (@@@), qu’il soit stimulé par le souvenir des espaces de nature ou de la sensibilité environnementale qui animait notre quotidien avant le confinement (carte Pablo), ou qu’on se nourrisse des expériences positives ou négatives (@@@) que nous offrent les médias audiovisuels, qui restent une des rares fenêtres d’exotisme. On a ainsi visionné les films et séries de science-fiction pour se donner un aperçu des ressemblances et dissemblances entre la crise sanitaire réellement traversée et les proliférations de zombies, ou autres cataclysmes climatiques. On a aussi pu jouer à des jeux immersifs, qui nous plongent dans des paysages et des environnements agréables pour s’y ressourcer ou apocalyptiques pour se rendre compte du moindre mal de notre situation. D’autre part, l’ordinaire nature dont nous tirons les ressources qui nous permettent de vivre revêt un tout autre intérêt. Ne citons que l’exemple de l’approvisionnement et de la consommation alimentaires (journal Suzy), qui changent nos manières de faire les courses, de varier les repas que nous prenons du temps à confectionner ou de mettre (enfin) en application la faveur donnée à la vente directe ou à l’agriculture biologique.
Auto-analyse de l’alimentation (approvisionnement, élaboration, consommation) d’un ménage pendant une semaine de confinement
Réalisation : Suzy Pensuet, étudiante du Master 2 Société et Biodiversité du MNHN, avril 2020.